Drop, proprioception et posture

On y est!

Je vous ai parlé drop, proprioception et posture. Ces trois là sont les  composantes sur lesquelles il me semblent important de travailler si vous voulez vous orienter vers des runs de plusieurs dizaines de kilomètres et ménager votre corps et plus particulièrement vos articulations. En tout cas, quand je cours ce n’est jamais sans ces trois là.

Depuis que j’ai diminué le drop, mes sensations notamment lors des descentes sont bien meilleures. Ce ne sont que quelques millimètre en moins mais franchement en descente je n’ai plus cette sensation désagréable d’être comme projeté sur l’avant. Je cours aujourd’hui en fonction des terrains et des distance avec des drops compris entre 5 et 8mm maxi.

A force de courir plus sur l’avant du pied sur des terrains plats au début, votre corps réapprend à courir. Comme on attaque pas par le talon, la descente se passe beaucoup mieux. La descente en trail c’est un peu comme la pente en ski. Il ne faut pas la refuser. Si vous attaquez par le talon avec le corps sur l’arrière, et que le pied se dérobe, il va falloir dépenser une énergie folle pour ne pas tomber sur les fessiers et contrôler sa glisse.

La position des pieds à la réception, laisse imaginer une belle attaque talon sur terrain gras avec le poids du corps sur l’arrière

Si vous projetez le haut du corps vers la pente et attaquez comme sur le plat sur l’avant du pied et que la chaussure se dérobe, vous avez toute la surface utile de la semelle pour corriger votre position et donc repositionner votre centre de gravité pour retrouver du grip. Le but est de mettre un maximum de poids sur l’avant de la chaussure pour garder de l’adhérence. Mais courir sur l’avant cela veut dire gainage…

Dans les terrains gras, voir a boue, il ne faudra pas hésiter à exagérer le mouvement, à littéralement écraser le pied à plat pour essayer de trouver du grip. L’émulsion de surface (eau, boue, air) laissée par les crampons des coureurs qui vous ont précédés n’offre aucune forme d’adhérence, vous êtes un peu comme en aquaplaning. Il vous faut retrouver un semblant de terre un peu plus ferme sous les quelques centimètres de boue de surface.

La seule configuration ou je suis sur l’arrière avec une vrai attaque avec le talon, c’est lorsque que la pente est vraiment importante et que le terrain est mou. Je parle ici de conditions un peu particulière comme les descentes dans les pierriers et la neige. Un bel exemple de descente dans un pierrier avec une attaque talon.

Trop de pente? Attaque talon

Lorsque que vous choisirez vos chaussures, gardez à l’esprit ces trois composantes. N’hésitez pas à mettre une chaussure différente à chaque pied, forcez vous à sentir  les informations que reçoit votre cerveau sur le sol du magasin ou de la chaussée si le magasin vous autorise à marcher dehors avec les chaussures au pied. Certaines boutiques ont des galets, des branches, de la terre ou du sable pour vous permettre ce genre d’exercice. Mettez-vous en équilibre sur une jambe en fermant les yeux pour ressentir votre proprioception, votre aptitude à garder votre équilibre, sentez le travail de votre cheville. Ressentez les sensations du sol au travers de la semelle. Vous ne sentez rien? Je vous conseille de passer à une autre paire pour voir si il y a une différence. Arrêtez de prêter attention aux sirènes du marketing.

Enfin, surveillez la taille et la place que va avoir votre pied dans la chaussure. Si votre pied est trop serré, la circulation sanguine sera moins bonne et vos sensations seront comme parasitées. Le premier point d’inconfort chez moi se situe au niveau de la malléole, elle basse et vers l’avant. Je ne peux accéder à un grand nombre de modèle de chaussure car elle frotte sur la partie supérieure de la tige de la chaussure.

Il m’aura fallu presque 3 ans pour trouver des modèles de chaussures qui me correspondent. Ma femme me dit parfois que j’ai plus de paires de chaussure qu’elle. Aujourd’hui une seule marque me donne entière satisfaction Inov-8.