UT4M? Question de matos…(suite 2)

La RaceLite 150 Stormshell devrait se trouver dans tous les fond de sac. Cette veste respirante est totalement étanche, elle se range dans un pochon et ne prend pas de place et ne pèse que 150g. Je l’utilise comme coupe vent et comme vêtement pluie. Lorsqu’il ne pleut pas la capuche se roule pour se transformer en col. La capuche possède une visière avec une armature déformable, parfait pour cintrer la visière dans la bonne position et idéale pour parfaitement se protéger lorsqu’il y a du vent.

La capuche s’ajuste sur le devant à droite et à gauche mais également sur l’arrière. La capuche s’adapte parfaitement à la morphologie de votre crâne. Si vous fermez la fermeture à glissière jusqu’en haut la cagoule de bougera pas. Elle suivra parfaitement tout vos mouvements de tête, fini les regards à l’intérieur d’une cagoule trop grande mal ajusté lorsque l’on regarde sur les côtés. Impossible qu’un coup de vent ne l’a fasse s’envoler, c’est super agréable de ne pas sentir une capuche se gonfler à chaque bourrasque de vent.

 

Lorsque la fermeture à glissière est totalement remonté, la veste remonte très haut presque sous le nez. Pour éviter les irritations sous le nez et le menton, Inov-8 a eu la bonne idée de doubler l’intérieur avec un revêtement très doux et agréable sur la peau.

Cette veste s’enfile et bénéficie d’une 1/2 fermeture YKK Aquaguard (fermeture water résistant) équipé de 2 curseurs qui permettent de gérer un courant d’air et limiter la montée en température à l’intérieur en fonction de l’effort fourni. Une poche est placé sur la poitrine gauche, pour ceux qui aurait besoin de ranger quelque chose.

Pour peaufiner la protection, les manches sont un peu plus longue que la normale car elles intègrent un passe pouce afin de protéger un peu les mains. L’arrière de la veste est un peu plus long et recouvre bien le bas du dos. Le lacet élastique qui s’ajuste d’une seul main empêchera tout courant d’air désagréable dans le bas du dos.

Cette veste m’a rendu de grand service lors de l’UT4M. Elle m’a permis un de parfaitement me protéger du vent lorsque nous avons débouché sur un chemin de crête sous pouvoir se mettre à l’abri du vent. Son ajustement parfait évite de transformer son vêtement en spinnaker et de faire prise au vent et de se refroidir encore plus vite! Et puis franchement pouvoir bouger la tête dans tous les sens sans jamais être gêné par la capuche c’est le top!

Après plus de 5 heures de courses sous une pluie battante, je suis resté quasiment sec. J’avais pour habitude d’utiliser une veste plus « lourde » LTK Activiste Shell de chez Millet en GoreTex qui était moins étanche que çà. On sent que ce produit a été développé pour courir dans les land anglais et résister aux pluies fine et pénétrante tout comme les gros grains d’orage.

Pour finir la veste est fabriqué en bilaminé, une couche 100% nylon ripstop à l’extérieur et une couche PU laminée à l’intérieur. Toutes les coutures sont étanchées avec une bande de PU comme les bandes Hypalon®sur les bateaux pneumatiques.

P’tit retour d’expérience…si vous ne voulez pas perdre le signal du GPS, pensez à mettre votre montre GPS par dessus, car la couche de nuage, les arbres de la forêts et le vêtements pluie empêcheront toute acquisition du signal et vous aurez de belle ligne droite sur votre trace.
Compte tenue des prévisions météo annoncées pour la course, j’avais passé le vêtement en machine avec un produit de chez Nikwax (le TX. Direct – Wash In) en surdosant très légèrement afin de renforcer l’imperméabilité de la membrane. En faisant ce genre de traitement il faut aussi accepter une petite permet de respirabilité du vêtement.

A suivre…

UT4M? Question de matos…(suite 1)

LE TEXTILE

Le short Twin est idéal par temps pluvieux, je l’utilise aussi par temps sec tellement je le trouve confortable. Peut-être un peu chaud en plein été sur la Côte d’azur…mais vu les conditions rencontré sur l’UT4M il a juste été parfait. Enfin, j’ai pour habitude de ne jamais porter de slip ou de boxer avec mes shorts. Je suis donc très exigent sur le positionnement des coutures et le contact des tissus sur la peau.

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Des trous fait au laser pour aérer l’ensemble

La couche extérieure du short bénéficie d’un traitement déperlant appelé DWR, l’eau ruisselle sur le short et laisse les cuisses au sec. Attention après quelques lavages la performance du traitement s’amenuise. Je réactive le procédé en utilisant un produit de chez Nikwax (le TX. Direct – Wash In) lors du lavage en machine. De petits trou sont réalisés sur les côtés pour faciliter la circulation d’air entre le cuissard intégré et la couche externe. Autant vous dire que vu la quantité d’eau pris sur la tête à l’UT4M le short et ses deux couches étaient totalement mouillé. La ventilation de ces trous n’a jamais permis le séchage de l’ensemble.

 

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Entre jambe en Spandex

Le cuissard intégré est en spandex et apporte juste ce qu’il faut de maintien au niveau de l’entre jambes et des cuisses. L’ensemble du short est assemblé avec des coutures flatlock stitch (coutures plates) qui ont l’avantage de limiter les sur-épaisseurs et donc les risques de blessures par frottement, vitale lorsqu’on est nu dans son short. Un large panneaux d’un seul tenant est judicieusement placé à l’entre jambe, après quelques 600 km avec ce modèle de short aucun souci d’irritation ou encore de brûlure. Lors de la course le cuissard intégré fut lui aussi bien mouillé, mais croyez-moi (mais vous n’êtes pas obligé) le soyeux du spandex trempé est de loin le truc le plus agréable que j’ai pu tester en matière de short avec maintien ou soit disant compressif au niveau d’un cuissard intégré.

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Les deux compartiments

Lors de l’UT4M, je n’ai pas eu à utiliser les deux poches arrière dont une est équipé d’une fermeture à glissière. J’utilise ces deux compartiments lors de run d’entraînement. La poche avec la fermeture à glissière est bien pratique pour ranger sa clé de voiture. Elle est doublé avec le tissu externe et bénéficie du traitement déperlant. Ma clé de voiture est toujours resté sèche. j’utilise l’autre pour placer une barre ou un gel voir mon téléphone (une petite gêne est alors perceptible).

Pour finir le short est muni d’un cordon de serrage pour un ajustement idéal. Le short monte juste un peu en dessous du nombril et monte un peu plus haut sur l’arrière, ce qui évite quelque courant d’air frais dans le bas du dos, plutôt bien vu.

Un sans faute? Non!
Je trouve le lien un peu épais. Après plusieurs heure il vous laissera la marque en creux du noeud que vous avez fait sur la peau…Maintenant pour avoir porté ce short toute au long de mon run, aucun soucis, çà reste du grand confort!

La base Layer AT/C BASE LS est resté au chaud dans le sac. Pour l’avoir testé lors de sorties cet hiver, je sais qu’elle est particulièrement chaude. Un S Lab Sence, des manchons et une raceLite 150 Stormshell était suffisant pour affronter le froid mordant et les averses rencontrés lors de l’ascension de Chamechaude. Promis je vous en parlerais un peu plus tard.

A suivre…

UT4M? Question de matos…

L’année de ses 50 ans, se lancer le défi de courir le double de son âge en kilomètre, quelle drôle d’idée, mais pourquoi pas!
Il faudra de l’entraînement et du matériel. Depuis 5 ans maintenant que je cours j’ai testé pas mal de marques et de produits. Je sais que le matos fait partie de l’équation qui me mènera jusqu’à la ligne d’arrivée de cet UT4M Master 100.

Grâce à un partenariat avec Twinner Cap 3000 je peux découvrir de nombreux produit et me faire mon opinion. Ma fonction de chef produit chez Aqua Lung me permet de prendre pas mal de distance avec le langage des sirènes du marketing des uns et des autres car je maîtrise également ce type de langage. Je vous rassure ici je vous donnerais que mon ressenti, mon vécu et une description sommaire du produit. Aucun argumentaire de vente en vu, il y a les sites des marques pour çà.

Mon coach Alex, lui aussi Ultra Trailer, m’a fait découvrir il y a presque 3 ans la marque Inov-8. Cette marque anglaise fait désormais parti du groupe japonais Descente, elle est devenue ma marque de prédilection. C’est donc avec pas mal de produits de cette société que j’ai pris le départ de l’UT4M Master 100:

  • Paire de Race Ultra 290
  • Paire de TerraClaw 250
  • Twin Short
  • Base Layer AT/C BASE LS
  • RaceLite 150 Stormshell
  • Sac RaceUltra 10
  • Porte bidon RaceUltra 1
  • Quatre Wrag

Pour le reste on trouvera:
– Un sur-pantalon Stretchlight de chez RaidLight,
– des bâtons 3 brins en alu et une frontale Black Diamond,
– des mitaines, un bonnet et un haut S-Lab Sense Salomon,
– des gant Flexwind Zoot,
– des chaussettes de XBionic.

Je partagerais avec vous et par famille produit mes sensations sur ces quelques articles. Ils ont été utilisé et porté pour certains pendant plus de 19 heures d’effort avec des conditions météo déplorables (vent, pluie, grésille, froid et beaucoup de boue) – Voir le récit de course.

LES CHAUSSURES:
L’étude du tracé avait laissé apparaître que l’on aurait sur la première partie de course quelques parcours de liaison sur du bitume. Le terrain n’était pas encore gorgé d’eau, j’ai donc opté naturellement le matin du départ de jouer la carte du confort en chaussant les RaceUltra290. Je ne présenterais pas cette chaussure trop en détail car Inov-8 arrête ce modèle et le remplace par les séries TrailTalon (250, 270 et GTX), mais sachez qu’en deux ans 1/2 j’ai usé 4 paires et que chacune affiche entre 650 et 790 km. C’était ma chaussure de prédilection pour mes entrainements et mes courses. Pour vous donner une idée et une base de référence, je fais une moyenne de 1500km de trail par an et un bon 77kg…

IMG_4773A mi-course les RaceUltra 290 sont détrempées et pleine de boue (Inter comme exter). Mes pieds n’ont pas trop souffert. Le mesh de la chaussure permet à l’eau et à la boue d’être bien drainé et dès que les conditions deviennent plus favorable le pied sèche (assez) rapidement. Dans les conditions de l’UT4M, mes pieds n’ont jamais vraiment séché, ils sont restés humides 85% de la course.  Les RaceUltra 290 sont larges sur le devant et mes orteils n’ont absolument pas souffert, ils ont de la place et ne se montent pas les uns sur les autres. Pour le laçage, j’utilise une boucle bloquante pour le talon, le pied est donc parfaitement maintenu (comment lasser ses chaussures), aucun échauffement donc aucune ampoule et aucune zone de douleur. Grâce a son bel amortie, et son bon maintien latéral mes talons et mes chevilles n’ont absolument pas souffert. Malgré qu’elles soient complètement détrempées, les matériaux utilisés pour la fabrication de la chaussure se tiennent encore très bien. Aucune déformation et aucun pli dans le tissu. J’espère que les TrailTalon seront de la même veine! Sur certaines marques lorsque la chaussure est détrempée les tissus de doublage à l’intérieur plisse et engendre des zones de douleurs et de frictions, ce qui sur des UltraTrails engendrera des irritations puis des blessures de la peau des pieds.

Pour en revenir à la course, les RaceUltra 290 sont ruinées…les conditions météo ne sont pas bonne et continuent de se dégrader, nous prenons des litres d’eau sur la tronche. Le terrain est désormais saturée en eau et nous attaquons dans quelques heures la nuit. Je décide de passer sur les TerraClaw 250. J’avais testé cette chaussure sur le défi de l’Olympe et sur terrain gras elles m’avaient donné entière satisfaction. Une monte saine qui ne fait jamais de coup en douce; quand le pied est posé, il est posé. Je sais qu’elles m’offriront pour les heures à suivre et les 50 bornes restantes grip et stabilité, juste peut être un peu moins de confort que les RaceUltra. En plus le coach et Kris me pousse dans ce choix de monte car en plus elles présentent le mérite d’être sèche! C’est donc décidé, je terminerais l’UT4M en TerraClaw 250.

Elles annoncent deux chevrons et la technologie brevetée Dynamic Fascia Band™ (DFB). Donc même avec la fatigue et une attaque qui deviendra plus talon, elles m’apporteront l’amortie dont j’aurais besoin et ce avec un drop de 8. Le DFB m’offrira lui du dynamisme et de la stabilité ce qui ne sera pas un luxe avec la baisse de mon tonus musculaire sur la fin de course.

Les TerraClaw 250 feront merveilles sur cette deuxième partie de course. Le terrain est très très gras et les pistes forestières ne sont que de vastes champs de boue; je m’enfonce dans une terre argileuse lourde, détrempée parfois jusqu’au dessus de la malléole. Les crampons multi-directionnels de forme triangulaire, accrochent dur et sont d’une efficacité redoutable tant en montée qu’en descente. L’espacement des crampons permet de chasser facilement et rapidement la boue vers l’extérieur de la semelle. La boue évacuée, la hauteur des crampons arrive alors à crocheter le sol et non la couche de boue. Mes 77 kg me permettent de ne pas trop dépenser d’énergie pour griffer la terre cachée sous plusieurs centimètres de boue. Là encore, la qualité des matériaux font que le maintien de la chaussure est excellent même détrempée. Là où certains étaient en perdition totale lors de descentes un peu engagées, les TerraClaw m’ont permis d’avoir du grip et ainsi pouvoir descendre avec plus de facilité et d’assurance, même si je me suis aussi fait de belle séance de « boueplanning » sans jamais terminer par terre. Si témoin il y a eu, il doit encore se poser des questions sur ce fou hurlant et glissant sur de la boue  au beau milieu de la nuit en pleine  forêt.

Un run d’une cinquantaine de kilomètre ne font pas peur à la TerraClaw 250, mais je pense que j’atteint les limites de ce modèle, surtout si on en a déjà autant dans les jambes lorsqu’on les chausse. A mes yeux la TerraClaw 250 nécessite un peu plus de dynamisme que les RaceUltra.  Mais même avec la fatigue, les 10 derniers kilomètres de descente on été avalé sans trop de difficulté, à aucun moment j’ai perdu le contrôle de la pose de pied. Vous ressentez parfaitement bien les imperfections du sol sans que cela  soit usant, trop fatiguant et traumatisant pour le dessous du pied et ce même sur une longue durée. Maintenant, je ne vous cache pas que j’étais bien heureux de quitter mes chaussures après les avoir garder quasiment 10 heures aux pieds et mouillées durant 8 heures. Seule une petite irritation sous la malléole externe gauche est venue me chatouiller sur la fin de course et uniquement dans les phases de descente. Cette jambe est celle d’un genou opéré (ligaments croisés) et d’une rotule fissuré (le Trail de trop) en Décembre dernier, je sais que je manque encore un peu de tonus dans le cuisseau, rien à voir avec la coupe de la tige de la chaussure.

La TerraClaw 250 est pour moi un MUST HAVE dans sa garde chaussure si vous aimez les run sous la pluie et que vous pratiquez les terrains gras. Le petit hic de cette chaussure? Allez savoir pourquoi, la plupart des modèles d’Inov-8 sont munis de lacets qui tranchent avec la couleur de la tige et de la languette. Sur ce modèle on est ton sur ton: noir. Alors de nuit, avec la boue pas facile de repérer son lacet…surtout quand il s’accroche sur une branche ou sol et qu’il se défait. Tiens je vais récupérer les vieux lacets jaune d’une vieille paire de RaceUltra.

La suite des retours sur les équipements UT4M suivront, en attendant je vous laisse la fiche que j’avais publié lors de la prise en main de cette chaussure:

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Je suis (devenu) UltraTrailer

Il y a un presque an, le jour de mes 50 ans, je me lançais un défi: courir le double de mon âge en kilomètre après seulement 4 ans de Trail. Histoire de mettre toutes les chances de mon côté, je choisi une course de 100km la plus proche possible de mon anniversaire, le 24 Août, et ainsi bénéficier de la plus grande période d’entraînement possible. Ce sera l’UT4M Master 100. Un 97km avec 6000m+ qui est prévu pour le 20 Août. PARFAIT!

La surprise? Alex,Le Coach, et Christophe, Le Sanglier, seront aussi de la partie et feront mon assistance, quel luxe et quelle belle preuve d’amitié!

Départ d’Uriage à 8 heures du matin, le samedi 20 Août. On décide de la jouer roots et d’installer notre base de vie à quelques mètres de la ligne de départ. Le camp de base.

Réveil à 6:00, j’ai plutôt bien dormi dans le coffre de la voiture, peut être grâce au décalage horaire. Il y a 36 heures j’étais encore en Floride pour le boulot. Pendant que je m’habille le Sanglier nous prépare un bon café; je ne mange rien. L’estomac est déjà bien serré et je ne veux pas prendre le risque d’avoir de problèmes gastriques. On lève le camp et direction le sas de départ!

La météo est mauvaise, çà été clairement annoncé lors de la prise du dossard à Grenoble et l’organisation a bien vérifié que le pantalon et la veste pluie, le collant et le haut manches longues chaud sont bien dans le sac.

Les conditions ne doivent vraiment pas être bonne en altitude, car avant d’entrer dans le sas départ on re-contrôle nos sacs, les vêtements chauds et les tenues pluies.
Allez histoire de se roder à ouvrir et fermer son sac, une petite averse à 10 minutes du départ!

8:00: c’est parti! Un petit tour par le Château d’Uriage et direction les sous-bois pour une longue montée sur Chamrousse et avaler ainsi les 13 premiers kilomètres de course. Le ciel est très menaçant mais il ne pleut pas, mais on sait bien qu’à un moment ou un autre çà va tomber.
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J’arrive sur le ravito de Chamrousse, là où on rejoint la route des coureurs du 160 km. Cinq minutes de pause, une soupe avec vermicelle , du fromage, et du jambon histoire de casser le protocole gel sucré. Bien mâcher pour préserver mon estomac et boire du chaud pour faciliter la digestion.

Un dernier tape cul avant de basculer pour de la descente en sous bois le long d’un petit torrent. C’est à ce moment que le vent et la pluie décident de s’inviter, allez hop on enfile le vêtement de pluie, maintenant je ressemble à un Schtroumpf qui se promène dans les bois.

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On quitte la rocaille et les racines du petit chemin du torrent pour continuer la descente sur de la piste forestière en direction des granges de Freydière.

Çà remonte, et là S U R P R I S E: le coach et le sanglier sont venus vers moi! Rencontre du 3ème type, j’ai un gros vêtement pluie et eux sont en tenue plus légère et trempés jusqu’aux os, ils ont parcouru 25 km pour faire la liaison. Des fou, mais comme je les aime ces deux là! Je fais le bilan avec le coach sur les temps de course, le bilan cardio et mes sensations. Après 2 heures de montée avec une moyenne à 160 ppm, j’ai bien récupéré dans la descente et amené le rythme moyen à 148 bpm et une moyenne de quasi 5km/h. Tout est dans le vert et le mental est là, rien ne semble pouvoir m’arrêter. on plaisante avec le sanglier, on en profite pour faire quelques images vidéo.

Ravito de Freydière, on fait les pleins en eaux car même s’il ne fait pas très chaud je m’hydrate TRÈS régulièrement en alternant la prise d’eau plate et de boissons avec des électrolytes et de la caféine. Un peu de fromage et de jambon, quelques encouragements du Sanglier et du Coach, c’est là qu’ils me quittent. On se retrouvera dans quelques kilomètres à la base de vie de St Nazaire-Les-Eymes. Je réalise qu’il ne pleut plus depuis déjà quelques minutes. Je range le vêtement pluie.

Le Coach m’accompagne sur quelques mètres et je continue ma route seul. En dehors de quelques gaz gastriques, le moral est au top, aucune douleur, pour le moment tout est sous-contrôle. Il y a presque 7 heures que j’ai quitté Urigae et je suis à quelques kilomètres de la mi-course. Je suis dans les objectifs personnels que je me suis secrètement fixés avant le départ. Je suis sur un petit nuage… On traverse la plaine. On quitte le massif de Belladone, le massif le plus haut et le plus escarpé de l’Ut4M, et ses single tracks techniques maintenant on poursuivra sur le massif de la Chartreuse.

Saint-Nazaire les Eymes base de vie de l’UT4M me voilà! La mi-course est atteinte en 8h30 de course! Un truc de fou… Jamais je n’aurais imaginé dans mes rêves les plus secret faire une telle performance. Une heure de moins sur ma prévision la plus optimiste!
Le Coach et le Sanglier sont là au rendez-vous, comme c’est bon de les revoir. Ils me suivent en voiture, puis me laissent entrer seul dans le village pour atteindre la base de vie.

Je me dirige vers le bar, histoire de commander une soupe aux légumes bien chaude. J’avale vous savez-quoi:
Du fromage et du jambon, pour ne pas changer!
Et alors que je mastique consciencieusement mes aliments le coureur à ma gauche m’interpelle:
« Vous êtes Manu? Heu Manuel? Manuel Cabrera? ou quelque chose dans le genre?
Oui je suis Manuel Cabrère.
Salut je suis Christophe, je fais parti du groupe FaceBook »…tu sais quand tu fais du trail quand…« . Je lis vos post et votre blog Born To Trail, super ne changez rien. »
Je vous le dit UN TRUC DE FOU! C’est certainement çà  l’esprit Trail.

Je pose mes fesses et alors que je bois mon potage de légumes bien chaud, le Coach et le Sanglier arrivent avec mes affaires. On parle stratégie de course. Ils m’accordent une douche!

« Mais bon pas trois plombes sous la douche » me lâche le sanglier. Le Coach ne pipe mot…çà veut tout dire! Sont de mèche ceux deux là…
De l’eau chaude, magique. Je me shampougne de la tête aux pieds, du pur bonheur! Avec ce bon décrassage une partie de la fatigue s’envole comme par magie. Je me sèche bien et ne laisse aucune zone humide. Un coup de vaseline pour limiter les échauffements dans les zones sensibles et « intimes ».
Je me pose et je m’occupe de mes pieds, vieux réflexes de militaire ayant servi en Guyane. On essuie bien partout entre tous les orteils, un coup de crème anti fatigue et anti-échauffements. J’enfile une nouvelle panoplie complète de trailer propre, sèche et qui sent bon le propre, le top.
Le Coach et le Sanglier explosent de rire lorsqu’ils me voient sortir ma bouteille de parfum! Désolé les gars, mais moi çà me permet d’ancrer les bons souvenirs et de me faire du bien au mental. J’ai plutôt intérêt à faire le plein de bons souvenirs et à ancrer un max car on va attaquer le 2ème plats principals: 15 bornes et quelques 1900m+ de dénivelé, je sais pas pourquoi mais je sens que çà va piquer les jambes. Je quitte la base de vie après ce que je pense être 45 minutes de pause, mais je découvrais le lendemain avec mes temps de passage que je ne suis resté que 34 minutes!…Merci qui? Alex et Sanglier! Stratégie gagnante sur le temps total de course. Je vous adore tous les deux.

Bye bye Saint Nazaire d’Eymes et bonsoir Chamechaude. Je rentre dans ma bulle, je sais que l’ascension va être longue et que je n’arriverais pas au prochain ravito avant la nuit tombée.

La première heure se déroule plutôt bien, mais cette ascension comporte 7 passages avec plus de 20 et 30% de pente, çà pique! Je trottine mais rapidement je débranche pendant plus de 2 heures…Un gros passage à vide, certainement accentué avec la prise d’altitude.

L’envie et la bonne humeur ne sont plus là. Les coureurs doublés il y a quelques heures me repassent. Le doute s’installe. Un, deux, trois, cinq, dix…coureurs me reprennent. Je me prend un grand coup de bambou et l’envie me quitte doucement. Je commence à broyer du noir. J’ai beau me dire que le mieux viendra pour le moment c’est souffrance totale à tous les étages. J’ai l’impression de perdre le contrôle de ma course. Je suis mal et le dialogue interne s’intensifie, c’est pas bon çà. Et hop avale un bon souvenir, et encore un. Un pas c’est pied, un pied c’est un pas…et mange encore un bon souvenir. Y a du rabe de bons moments, je pioche dedans. Respire le reste du parfum que tu as pulvérisé il y a quelques heures sur ton buff. Je m’accroche mentalement à tout ce que je peux. Le moral s’effondre, tout comme ma vitesse!

Il faut agir, casser cette mauvaise spirale. Je décide de raccourcir les temps entre les prises de gel et d’anti-oxydant. Et merde, pour couronner le tout la pluie et le vent se ré-invitent. Allez on sort le vêtement pluie.  Heureusement au ravito j’avais pris le deuxième, celui là est parfaitement sec, enfin un truc positif. Je profite de ce moment pour aussi sortir la frontale et la mettre dans la poche de mon sac à dos, çà sera çà de gagné le moment venu; encore un stroke positif.

Mon sac est parfaitement rangé, tout est parfaitement étiqueté dans des sacs zip lock. Stratégie gagnante quand tu n’es plus très lucide. Je rattrape quelques concurrents qui, arrêtés sur le bord du chemin, s’énervent en fouillant leurs sacs pour trouver leurs affaires. Je souris intérieurement et je double a nouveau et le mieux semble vouloir s’installer de manière plus durable et ne me lâchera plus malgré des rafales de vent à décorner les boeufs, des litres d’eau sur la tronche et même du grésil.

Je déboule sur un chemin de crête, impossible d’être à l’abris. On est en pleine tempête.  Je refais la liaison avec un groupe de 5 coureurs, le mieux commence à bien s’ancrer. Je reste dans leurs pas. Je continue la recharge d’éléments positifs. Les curseurs mentaux et physiques repassent en zone verte.

Dans la descente, sur des grandes pistes en herbe, je décide de lâcher le groupe. J’ai de nouveau des jambes, les sensations sont bonnes. Je pose une mine et je parts seul dans le brouillard, je tourne la tête et là surprise personne ne suit. J’aurais le coach au téléphone un peu plus tard. Lui et le Sanglier s’inquiètent. Ils sont au ravito du Sappey  et plusieurs coureurs se sont fait évacuer par quad. Il y a apparemment de lourdes chutes dans les descentes. Je les rassure sur ma santé physique et moral. Ils me demandent d’être extrêmement prudent avec la tombée de la nuit et aux vues des conditions météo déplorables  que je rencontre et qu’ils ont plus bas dans la vallée. Ils se sont fait un p’tit dîner et une petite pause sommeil pour m’accueillir dans quelques heures.

Enfin Chamechaude! Il est 21 heures et çà fait 13 heures que je suis parti d’Uriage. Une soupe vermicelle bien chaude, du jambon et du fromage, je ne change pas mon régime alimentaire. Mon corps et mon estomac semblent apprécier cette alternance de salé, sucré. J’enfile le pantalon pluie car les ondées sont toujours là et toujours aussi intense. Le froid s’installe et nous sommes à 1900 mètres d’altitude. Il ne fait vraiment pas chaud. J’enfile mon surpantalon de pluie, je suis désormais parfaitement protégé de la pluie et du vent. C’est parti pour 2 grosses heures de descente, du pur single avec roches et racines bien glissantes puis des pistes forestières qui ne sont en fait que de vastes champs de boue. Je m’enfonce parfois jusqu’au dessus de la malléole. J’ai les pieds trempés et anesthésiés par le froid. Je sens les chocs de mes orteils sur les cailloux cachés par la boue, il y a aura forcément des dégâts! Pas moins de 5 ongles tout violet à l’arrivée. L’euphorie s’installe, j’aime bien ce genre de conditions et je double encore. Les inov-8 terraclaw 250 font merveille. Là où certains sont en complète perdition, je suis en maîtrise totale. Je kiffe ma descente sur Sappey des pointes à 9km/h en pleine glissades et en plus je vais retrouver le Coach et le Sanglier. le TOP! De nouveau je me fais plaisir.

Il est 23h16 quand j’arrive à Sappey. Déjà 15 heures d’effort, une soupe, du fromage et du jambon à côté de la cheminée pour refaire le plein d’énergie. Je trouve une place sur un banc et je recroise Christophe Matou de Facebook. On échange quelques mots sur la course. Mais le Coach et le Sanglier ne sont pas au RDV, petite pointe de déception. Bizarre. Mais je ne me pose pas trop de question, je reste positif.
Juste, tant pis. Je fais ma stratégie de course tout seul. Il reste encore un ravito puis la descente finale sur Grenoble, çà commence à sentir vraiment bon. On va passer sous la barre des 1000 m d’altitude, je décide donc de quitter le surpantalon de pluie là où la plupart des coureurs le gardent. Je regarde par la fenêtre, j’aperçois la lune et mêmes quelques étoiles entre les nuages. Je prend la décision également de tomber la veste pluie. Je suis juste en short et t-shirt et manchons de bras. Quand je pointe pour sortir de Sappey, je sens les regards sur moi, les concurrents gardent leurs tenues intégrales de pluie. Je passe pour l’extra terrestre, je suis comme en version minimaliste quand je me compare à eux.

C’est parti pour le dernier gros tape cul, quelques passages à plus de 20 et 30 % de pente mais sur seulement quelques kilomètres. Çà pique les cuisses mais je me sens vraiment bien, le cardio moyen est bon et la moyenne horaire est de 5,8 km/h. Je ne regrette pas mon choix, avec l’effort la chaleur monte, j’aurais pété de chaud avec la tenue pluie intégrale. Yesssss, c’est un bon choix!
Plus que 18 bornes, j’appuie sur les bâtons et les cuisseaux; je continue de doubler mais je me force à ne pas trop m’enflammer. Je ne suis pas à l’abri d’un éventuel 2ème coup de moins bien. Le Sanglier m’appelle, ils étaient sur le parking. On s’est loupé, pas grave on se retrouvera au dernier ravito au Col de Vence. Et oui il y a un Col de Vence en Isère. L’hallu lorsqu’on sait que j’habite les Alpes Maritimes à quelques kilomètres du Col de Vence et que c’est un de mes lieux d’entraînement.

On arrive sur le Fort du St Eynard avec la pleine lune. On est juste au dessus de Grenoble. Une vue magnifique, un instant suspendu comme hors du temps. Juste un immense silence et une vue exceptionnelle. Pas le temps de rester là bien longtemps, allez, hop on attaque la descente du Col de Vence pour plonger sur le dernier ravito et retrouver le Coach et le Sanglier.

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Au dessus de Grenoble et la tête dans les nuages

Dans la descente deux lampes dans le noir semblent venir vers moi…Mes 2 potes sont venus à ma rencontre. Magique! Merci les gars

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Une hallucination? Non c’est bien eux – Alex et Christophe

On fait les derniers kilomètres vers le ravito ensemble. Je continue de doubler, le faible cardio imposé par Didier B mon préparateur me permet de finir avec de la fraîcheur et donc avec encore un peu de tonus musculaire.

1h33: j’arrive au dernier ravito. Et vous savez quoi? En plus de ma soupe, de mon fromage et de mon jambon je recroise la charmante jeune femme qui m’avait remis mon dossard la veille. On en plaisante, elle me dit qu’elle était au ravito de Chamrousse. Elle m’a vu, pas moi et je lui présente mes excuses, on en plaisante mais bon c’est pas tout çà, il reste encore la prise de la Bastille. Alex, le Coach m’accompagne sur les derniers kilomètres, quel luxe et surtout quel bonheur de terminer avec lui. Christophe sera sur la ligne d’arrivée à nous attendre.

On avale avec Le Coach le dernier petit raidillon à presque 7km heure. Une grande ligne droite de quasiment de 6km, on aperçois parfaitement les lampes frontales des concurrents devant nous, elles deviennent des objectifs. Comme des repères dans la nuit que je me dois de dépasser. Je continue d’avancer à bon rythme et même de doubler des trailers qui semblent en perdition. Tous mes indicateurs sont au vert. Le morale est au plus haut de ce qu’il peut être après plus de 16 heures d’effort.

On arrive à la Bastille et on avale les dernières surprises des organisateurs: on traverse le fort et ses….escaliers. Un enfer pour certains mais pas pour moi, je suis encore (un peu) en jambe; je me paie même le luxe de doubler un concurrent dans les escaliers du bonheur en barre concentrée! Désolé mais juste pas peu fière le Manu!

La banderole est, on ne peut plus claire c’est bientôt la fin. J’ai gardé ce sourire toute la course, rien que pour vous!
Mais vous pouvez me croire la fatigue physique et mentale sont bien là tout comme les douleurs musculaires!
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On avale les derniers lacets avec Alex. Chaque virage en épingle, et il y en aura 25, nous rapproche un peu plus de Grenoble. On arrive au centre ville, il est 3 heures 30 du matin. Quelques passants, des accompagnateurs de coureurs ou encore des fêtards alcoolisés sont encore dehors pour nous encourager, c’est juste hallucinant. Je suis sur une autre planète. Le retour à la civilisation est bizarre, courir en plein centre ville de Grenoble en tenue de  Trailer est pour le moins surprenant. Un dernier petit escalier en colimaçon pour accéder à une passerelle qui m’emmène dans le parc du palais des sports de Grenoble. Alex me lâche pour rejoindre Christophe sur la ligne. Il est 3h35 du matin, je suis seul dans le parc chaque foulée me rapproche un peu plus de l’arrivée. Je suis seul, je profite de ce moment. Bientôt le retour à la vrai vie.

Des gouttes sur mon visage! Il pleut de nouveau?
Non!
je pleure… la décharge émotionnelle est trop violente. Tant de souvenirs remontent en surface. J’ai commencé le trail, il y a à peine 5 ans. Cinq années de courses, d’entrainements, de sacrifices, de douleurs, de doutes, de blessures. Tout se bouscule, je ne suis plus tous seul dans ma tête.
Encore quelques mètres et je vais boucler mon premier ultra, 97km et 6000m+. Je vais devenir finisher de mon premier Ultra Trail et je pleure de chaudes et abondantes larmes de pur bonheur. C’est juste prodigieux.
L’arche gonflable bien connue de tous les finishers est là, juste devant moi. Il y encore un peu de monde pour m’accueillir. Encore quelques dizaines de mètre.

J’essuie mes larmes d’un revers de main, je lève les bras vers le ciel et je franchis la ligne d’arrivée! Le speaker annonce mon prénom et mon temps.

Çà? C’est fait et les résultats sont là :
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309ème sur plus de 400 au départ et seulement 362 classés.
48ème VH2 sur 70.
Le tout bouclé en 19h41 (petite erreur de chrono) et non 18h41. Je suis en dessous des 20h que j’avais secrètement imaginé. Un truc de malade est en train de se produire, je suis sur une autre planète. Mais désolé cette sensation, je la garde rien que pour moi, car en plus je serais bien incapable de vous la décrire…

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Un nouveau Manu après une bonne douche!

Merci à toutes celles et ceux qui m’ont permis de transformer ce défi et ce rêve en réalité:
courir le double de mon âge en kilomètre.

Mes remerciements à:
ma femme – mon fils – mes parents -mon frère et sa famille –  mon coach – mon Sanglier – mes amis – mes followers FB – mes abonnées Born To Trail – mon posturologue – mon préparateur physique – mon ostéo –  mon masseur – le  RunTeam Aqua Lung –  mon patron – mon chef de service – mes collègues de travail – mes voisins – Inov-8 – Suunto – Twinner Cap 3000 – et tous ceux qui partagent des bouts de chemins de ma vie depuis que je me suis mis au trail.

Merci aussi à tous ceux qui m’ont envoyé SMS, e-mail, mémos vocaux sur mon téléphone tout au long de ma course.

Grâce à vous, je suis devenu Ultra Trailer l’année de mes 50 ans! MERCI.

2D ou 3D?

Dans le team, nous sommes plusieurs à avoir des montres ordinateurs/GPS de marques différentes et après des runs sur les mêmes parcours il y avait parfois des différences sur la distance parcourue, surtout lors de sorties longues avec pas mal de dénivelé.

Une mesure GPS est une mesure GPS, elle fonctionne grâce au calcul de la distance qui sépare un récepteur GPS de plusieurs satellites. Alors pourquoi ces différences?

Il y a forcément une explication quelque part, et mes vieux réflexes de chef produit remonte à la surface. Je commence par faire un tout d’horizon sur les notices Suunto et je tombe sur la notice de la Ambit 3 Verticale, et là grâce à un petit schéma, tout devient plus clair:

3d-distance

Je regarde la dernière mise à jour de Juillet sur ma Ambit 3 Peak et bingo, le mode 3D est disponible.

Puis je pose le problème à mon ami Google et là je tombe sur un très bon article sur  La 3D distance dans les montres GPS, et là tout devient très limpide. Je pense que tout est dit!
Bravo et merci à Johan pour cet article complet et clair.

Je sais désormais ce qu’il me reste à faire…faire des runs en 3 D sur des parcours bien connus et voir si la différence est notable et voir si ce mode peut engendrer des écarts significatifs.