L’effet Herbalife…

Lors d’une séance chez mon kiné préféré, j’ai nommé mon ami Dani de physionice qui assure mes récupérations musculaires, je rencontre un autre ami: Patoche. Un miraculé d’un grave accident de vélo. Il me dit tenir une forme de fou avec une pêche d’enfer et au top de sa forme depuis qu’il a commencé une diète. On échange sur la chose et me conseil de me renseigner sur Herbalife.

Je fais une rapide recherche internet et je découvre qu’il s’agit de complément alimentaire et que de nombreux sportifs semblent utiliser leurs produits. Impossible de faire un choix sur les différentes options proposées. Je contacte Patoche pour discuter avec lui des produits qu’il consomme, il me recommande de me rapprocher de Christophe D.

Nous prenons rendez-vous et je le rencontre au Dry Club. Christophe me présente Herbalife et sa philosophie et nous faisons un petit bilan de qui je suis, de ce que je fais , de ce que je souhaite faire et quels sont mes objectifs.

La période n’est pas forcément des plus favorable pour lancer un  programme nutritionnel. En effet, je viens de démarrer une diète en vue de l’UTCAM à la fin Août. On ne va pas tout chambouler à quelques semaines du départ. L’idée est tout de même d’arriver avec un maximum d’énergie et perdre quelques kilo. Après un bilan portant sur le poids, la taille, l’IMC, la masse osseuse, la masse musculaire, et le niveau d’activité on établie un premier programme.

Au petit déjeuner un smooothie, à 10h00 quelques fruits secs. Pour le déjeuner une barre et à 16h00 de nouveau quelques fruits secs. Enfin le soir légumes et protéine. Afin d’assurer une bonne hydratation, je dois tout au long de la journée boire un litre 1/2 de « thé ». Une boisson à base d’aloé vera et de thé.

Cela fait une semaine que j’ai commencé que déjà les curseurs se déplacent dans le bon sens. Je ne manquerais pas de vous tenir informé de l’évolution des choses.

 

Projection mentale

Comme pour toutes mes courses, je m’applique à travailler ma projection mentale. Je mets en pratique les techniques que je maîtrise parfaitement en plongée sous-marine et en analyse de risque : le « Do It Right » et le « What If ». En d’autres termes, il s’agit de se projeter mentalement en imaginant différents scénarios de course avec des variables telles que le chaud, le froid, le sec, le mouillé, le vent et le brouillard. J’ai même eu recours à des projections impliquant des chutes et des blessures.

Pour développer mes compétences, j’utilise les techniques de la Programmation Neuro Linguistique (PNL) qui m’aident à constituer une boîte à outils de ressources pour maximiser mes chances de réussite. https://fr.wikipedia.org/wiki/Programmation_neuro-linguistique

La PNL me permet d’acquérir des comportements de réussite en mobilisant mes ressources et en utilisant mes sens. Avant la course, il est important de remplir cette boîte à outils de choses positives, car les pensées négatives risquent de nourrir le stress durant la course. Il est donc essentiel de les laisser de côté autant que possible, car en leur accordant trop d’attention, elles risquent de prendre le dessus et de ruiner toute la préparation physique. Tout ce travail de projection et d’ancrage (vue, odorat, goût, ouïe, toucher) me permet de mieux accepter mes peurs et de permettre ainsi à mon esprit de conserver une attitude positive.

Pour me préparer, je me sers des road books coureurs, des cartes IGN, des topos, des vidéos de participants sur YouTube et de comptes rendus de courses pour me projeter dans la course depuis le départ jusqu’à l’arrivée. En outre, les quelques reconnaissances déjà effectuées me permettent de construire une image mentale la plus précise possible de la course.

Il s’agit d’un peu comme un puzzle : l’objectif est de visualiser toutes les options possibles avant le jour J, mais étant donné que cela est impossible, il faut voir les combinaisons qui fonctionnent et qui pourront aboutir à une solution. Il s’agit de trouver les pièces qui s’assemblent et qui permettent de construire une solution. En ayant préparé le travail en amont, il ne sera nécessaire que d’une infime quantité d’énergie cérébrale pour élaborer un plan de sortie de crise le jour de la course. C’est ainsi que fonctionne ma fameuse boîte à outils

C’est pour bientôt…

Je savais que cette date allait arriver vite…mais à ce point là non! J’étais à peine sortit de la récupération de l’UT4M, il y a à peine un an que je repiquais au truc. Je ne remerciais jamais assez le sanglier d’avoir fait monter les enchères. Je n’ai rein vu venir que déjà il ne reste qu’un mois.

A 4 semaines du départ plus question de faire du volume, les dès sont jetés. Mais c’est comme quand on part en vacance, on a cette impression qu’on a oublié de faire quelque chose. Il y a comme un petit doute qui s’installe même si sur la papier le volume d’entraînement est plus important que l’année dernière. Je pense que l’équilibre boulot, vie de famille et entraînement a été bien géré.

Sur les 4 semaines qui restent il y en a 3 de congés, on va donc en profiter pour faire quelques sorties en mode randos sportives longues mais en état hypoglycémie histoire de faire comprendre au corps qu’il faut aller chercher les lipides, vive le sans sucre!

On mettra au profit ces quelques jours pour tester les nouvelles pièces d’équipement et s’acclimater à la chaleur et à l’altitude et se reposer.

Et tout comme pour l’UT4M, on peaufinera la projection mentale sur la course. Cela viendra en complément des éléments déjà ancrés sur la deuxième moitié du parcours lors des reconnaissances avec le sanglier.

Il ne restera plus alors qu’à parler stratégie de course avec le coach car celle là elle risque d’être longue…et il va falloir gérer quelques 12 barrières horaires!

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L’heure du bilan…

Quelques jours après Pâque (Pâques avec un peu de retard…) je recevais de la part d’Amer France, le distributeur de Suunto, une Spartan Ultra. Je savais que ce jour devais arriver et que je devrais alors me séparer de ce produit. Il est donc temps de faire le bilan de ce produit que je porte au quotidien et que j’ai largement utilisé lors de mes entrainements pour l’UTCAM.

Merci à Franck d’Amers pour sa confiance!

Ce produit haut de gamme, sait mettre en avant dès les premières minutes d’utilisations de vraies différences avec la Ambit (Spartan, prise en main et déjà quelques différences…). Attention il ne faut considérer la Spartan Ultra comme la remplaçante de la Ambit 3 Peak, ou sinon vous risquez d’être déçu!  N’essayez pas de comparer ces deux produits.

Le point fort de la Spartan reste et restera pour moi son écran couleur tactile – l’écran de la Spartan. Mais il est aussi son point faible. Jamais je n’ai pu obtenir les belles couleurs de l’écran telles que l’on peut les voir sur toutes les photos officielles de la Spartan. La réalité est tout autre. Les coloris qui s’affichent sont fades et manquent de vitalités.  Cela peut paraitre paradoxale mais les plus belles couleurs et les plus beaux contrastes que j’ai pu obtenir étaient lorsque l’écran était en plein soleil. L’autre revers de la médaille si vous faites des sorties longues sans avoir la possibilité de recharger est l’autonomie il ne faudra pas excéder les 12 à 13 heures d’utilisation. Si vous utilisez une trace, il ne faudra pas compter faire plus de 8 à 9 heures de sortie.

Je fais fi des histoires d’autonomie sur des utilisations un peu extrême. Cette utilisation un peu particulière est le terrain de jeu de l’Ambit. Ce qui est indéniable c’est la lisibilité de l’écran  De jour comme de nuit, la netteté et la lisibilité des informations affichées est juste bluffante! Un confort de lecture que je n’avais encore jamais rencontré et dont j’aimerais bénéficier sur l’Ambit sans pour autant avoir la couleur…bénéficier de la même surface d’affichage serait déjà un vrai plus. Quand on revient sur l’Ambit, son écran semble ridiculement petit alors que le diamètre extérieur est le même que celui de la Spartan!

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L’écran tactile est performant même avec les doigts détrempés de sueur. La limite de navigation tactile est sous des trombes d’eau, sous une douche çà fonctionne encore! L’écran tactile est même encore fonctionnel avec des gants. Un très bel exploit qu’il me semble important de souligner. Par contre si vous êtes un psycho rigide des écrans propres, il va valoir passer son chemin ou garder à porté e de main une chiffonnette micro fibre et passer son temps à essuyer!

Un truc qui serait sympa, c’est de conserver la possibilité de naviguer dans les différents écrans. En effet, si vous verrouillez l’écran, il restera figé sur celui sur lequel il se trouve. Impossible de visualiser autre chose. Un peu dommage de devoir déverrouiller pour contrôler d’autres informations. Le hic est que si vous oubliez de re-verouiller vous risquez de mettre en pause voir carrément de stopper l’enregistrement. Le gag m’est arrivé 2 ou 3 fois! Toujours un peu rageant de ne pas avoir toutes les data de sa sortie.

+
Qualité de l’écran
Look
Intégration de l’antenne GPS

vitesse d’accroche des satellites (GPS & GLONASS)
facilité d’utilisation
Qualité du 
bracelet 


Autonomie
Temps de synchronisation
Couleurs fades

En résumé, la Spartan ultra est destinée à tous ceux qui font plusieurs activités physiques et qui souhaitent analyser et trier les données enregistrées. Pour les fondus de sorties longues il va falloir passer son chemin!

Vous trouverez aussi un excellent compte rendu de la Spartan sur le blog de l’ami Johan « Dose de Trail » – Test Spartan – Dose de Trail.

 

 

Valberg, dernier de la série…

Dans le cadre de ma préparation pour l’UTCAM, le coach m’avait demandé de faire un bloc. Durant 4 semaines je devais manger du dénivelé, l’équivalent de 2000 dm+ par semaine pour arriver à un total de 8000 dans le mois.

Le mois de Juin a été riche en meetings et séminaires professionnels mais l’objectif est atteint : 9854 dm+ en quatre semaines! Mais pour boucler il a fallu faire Varberg! J’avais fait cette course l’année dernière en vue de l’UT4M et j’avais pas mal souffert (Varberg 2016). C’est donc un peu à reculons que j’y suis allé, mais bon ils annonçaient un nouveau parcours alors pourquoi pas. Cette année personne n’était vraiment décidé à venir, alors çà sera solo du début à la fin.

Ces derniers temps, j’ai pris l’habitude de dormir à la belle étoile, mais là le temps en a décidé autrement. J’arrive sur Valberg  en fin de soirée et il pleut. Le camps de base sera le coffre de la voiture qui par chance est un break.

Je ne tarde pas à tomber dans les bras de Morphée. Heureusement car demain le réveil sonnera à 5h00. Au levé, il fait un petit 7 degrés. J’avale un café, je me prépare et je vais cherche mon dossard. Je porterais un numéro palindrome: 515! Le fond de l’air est bien frais. Je discute quelques instants avec le voisin du sanglier, un certain Christophe W. Je profite de l’occasion car je sais qu’une fois le départ donné je ne le reverrais plus.

6h30 c’est le décompte puis le départ. C’est parti pour 47 km et 2800 dm+. La course est ouverte par des motos suivi par 116 coureurs. Sylvain Camus du Team Garmin ouvre la danse et impose dès le début son rythme. C’est parti pour 2 km de descente, çà emballe. Pour le moment tout va bien, je me cale dans le dernier tiers du peloton. Les 400 dm+ de la Tête du Garnier sont bien avalé, le groupe avec lequel je suis adopte une allure qui me convient bien. On part pour 5 kilomètres de descente, même si çà accélère un peu je maintiens le rythme du groupe mais ce dernier décide d’augmenter la cadence. Je laisse partir, je n’oublie pas que les dernières semaines ont été bien chargé et que j’ai bien tapé dans les réserves. Le but est de terminer et surtout ne pas se blesser. Le 1er ravito est déjà devant moi mais je continu sans m’arrêter afin de démarrer l’ascension de la Tête du Pierrot. Le terrain est bien dégagé, personne derrière? Si je sais qu’il y a encore du monde mais il semble que j’ai creusé un peu l’écart.

C’est parti pour quasi 10 km de descente avec quelques petits tape culs. Les premiers signes de fatigue arrivent avec son lots de fautes d’inattentions. Les appuis sont moins sûr et pan c’est la chute. Rien de méchant on est sur une dominante d’herbe mais le gras du mollet tape fort et restera douloureux jusqu’à l’arrivée. On arrive sur le Col de la Couilole avec un petit ravito en eau, on refait les niveaux et on repart en direction de la barrière horaire, 25ème kilomètre avant midi! Je réalise que depuis le 1er ravito je suis seul, pas grave, j’aime bien.

J’arrive avec une grosse heure d’avance sur la barrière, je me pose 2 minutes et je discute avec un père et son fils qui m’offrent un super accueil. Fromage et un p’tit coca avant de partir pour un gros morceau de la course, l’ascension de le Tête de Pérail. La vitesse chute, je suis dans le dur. Je suis seul dans un paysage de rêve.

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Quelques mots échangés avec deux charmants bénévoles qui prennent des photos. Merci à eux! J’ai beau m’alimenter régulièrement la fatigue est là et les jambes sont lourdes. Je laisse trop aller dans la descente et pan deuxième chute. Heureusement on est encore sur de l’herbe, je me fais une belle pizza sur le flan de la jambe gauche. C’est parti pour les gorges du Cians et ses roches rouges.

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Elles seront le théâtre de ma troisième chute dans une section hors piste un peu délicate. Les mitaines sont mortes mais mes paumes de main sont seines et sauves!

Enfin le ravito du 37ème kilomètres! On refait les niveaux on avale un peu de fromage et un bout de banane. Je reconnais une bénévole qui m’avait accueilli en mode perdition sur le tracé 2016 à l’Adrech de Forche. Toujours aussi souriante tout comme le reste de l’équipe d’ailleurs, elle me promet d’être sur la ligne d’arrivée et de me garder une bière bien fraîche!

Allez on débranche, le dernier morceau est là devant moi. Une montée de 5 km et quelques 400 dm+ qui m’amènera à la Chapelle St Jean-Baptiste. Je rebrancherais le cerveau sur le plateau lorsque je me retrouverais au milieu d’un immense troupeau de moutons.

Une dernière descente qui passe sous le téléski de St Jean et enfin j’arrive à Valberg. IMG_6112

L’arche est toujours gonflé et les deux chronométreurs sont toujours là! Il reste encore des bénévoles qui affichent des sourires jusque derrière les oreilles. On échange quelques mots gentils. On reconnait quelques visages croisés au grès des ravitos et des points de contrôle. La souriante jeune femme du dernier ravito est là. Elle m’annonce qu’il reste juste un coureur derrière moi et m’apporte la bière fraîche promise il y a maintenant presque 3 heures. Je me pose et discute avec un homme à ma droite. Il attend sa femme qui en fait est la 105ème et dernière concurrente sur 116 au départ.

Voilà çà c’est fait…Valberg clôture ce bloc de 4 semaines…Ce run m’aura aussi permis de reprendre des sensations avec les bâtons et de tester un nouveau sac à dos pour l’UTCAM.

Encore un super week-end.

Le dessert de l’UTCAM…

A cause de la neige, nous n’avions pas pu avec le sanglier finir la reco de l’UTCAM. Avec ces dernières chaleurs, sûr qu’il n’y aurait plus rien. Toute la neige au dessus de 2000m aura fini de fondre.

Il ne nous restait plus qu’à trouver un itinéraire pour faire une boucle et emprunter le plus possible la fin de l’itinéraire de l’UTCAM. C’était décidé! On partirait du parking des Milefonts pour rejoindre le Col du Barn pour ensuite plonger sur le Vallon de Mollières. Il nous suffira alors de passer le Col de Salèse pour ensuite descendre en direction du Boréon pour croiser enfin la trace de l’UTCAM. L’objectif étant de passer par le Mont Archas et Pépoiri! Une quinzaine de kilomètres pour rejoindre le parcours de l’UTCAM et tout autant pour rentrer. C’est décidé, vendredi, après le boulot, on charge la voiture et direction le parking des Milefonts pour établir le camps de base.

On arrive en tout début de soirée, personne sur le parking! Première chose: organiser le camps et trouver du bois si on veux cuire nos grillades. On lance le feux, on organise le couchage et on se fait notre petit apéro.

 

Des voisins arrivent, ils s’installent à bonne distance. Le ciel est un peu couvert mais un petit vent pas trop frais souffle histoire de dégager le ciel. On s’est fait péter le bide avec saucisses, camembert à la braise et p’tit brownie au chocolat. Le tout avec un p’tit coup de rouge. C’est donc repu que l’on se glisse dans nos duvets. Le programme TV du soir? Ciel étoilé derrière une fine couche de nuage. Il sera juste perturbé par les feux d’une voiture qui arriva un peu tard…

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Bonne nuit!

Réveil 5h30! On plie le camps, on avale une boisson chaude qui est la bien venue car le fond de l’air est un peu frais. Le réveil musculaire est un peu dur et les jambes sont un peu longues à se mettre en route. Les voisins d’un soir dorment encore. Il nous faudra une heure et quart pour atteindre le Col du Barn.

 

Au sommet le panorama est juste incroyable.

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On passe en dessous de la barre des 2200 m et on retrouve une végétation luxuriante. La descente est sympa et les jambes sont enfin là. Jusque là tout va bien, on est en pleine tempête de ciel bleu et il ne fait pas encore trop chaud. Des conditions idéales, le pied intégral.

 

Le col de Salèse est une simple formalité, on croise quelques lèves-tôt sur des vélos ou dans des chaussures de rando. Encore quelques kilomètres et on sera sur la trace de l’UTCAM, bientôt le plat de résistance de la journée… Avant de démarrer l’ascension du Mont Archas, un p’tit brin de toilette dans l’eau glacé d’un torrent. On en profite pour faire un petite séance de cryo sur les pieds et les mollets car c’est un 1000  dm+ qui nous attend sur environ 7 km… çà va piquer. J’arrive à peine à suivre le sanglier sur le premier kilomètre que déjà il me distance. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai le désagréable sentiment que la journée va être longue et que je fais devoir jouer du mental. Allez pas de stress, on est en mode reco et il fait super beau. On en profite pour ancrer sur le parcours pas mal de sensations et d’info en vue du jour J.

 

Je n’avance pas, j’ai beau desserrer le frein à main, j’ai l’impression de marcher à reculons. J’arrête de regarder la Spartan…j’avance pas! Heureusement que le sanglier est loin devant, je jure comme un charretier…tous les noms d’oiseaux pleuvent. Je traine ma carcasse jusqu’a un gros rocher. En bas le barrage du Boréon, une superbe vue. Là, le sanglier m’attend et me lâche t’as une pauv’ tête mon Man. Sourire de façade pour la photo. Une heure et 15 min qu’on a commencé l’ascension. 400 dm+ d’avalé, il en reste encore 600. Je mange un rouleau de réglisse, je serre les dents et on repart. 45 minutes plus tard plus de son et plus d’image! Je commence même à envisager secrètement de demander au sanglier de penser à un plan B. Une heure après, on décide de faire une pause casse croûte: saucisson, fromage, une compote. 20 minutes de récupération et on relance la machine pour atteindre le sommet. De plan B il n’y aura pas, le verdict de la carte IGN est sans appel, pas d’échappatoire envisageable, on est trop engagé. Et cerise sur le gâteau le temps change a la vitesse V, V prime. Le ciel devient de plus en plus menaçant.  De gros nuages bien noirs s’accumulent au dessus de nos têtes. La météo n’annonçait rien de tel, on avait vérifié le matin même avant de partir. Enfin le sommet, 3 heures de pure souffrance pour avaler 1000 dm+ et comme pour célébrer notre arrivé le tonnerre se faite entendre et les premières gouttes se fond sentir. Juste le temps d’enfiler un vêtement pluie et le sanglier me lâche va pas falloir trainer dans la descente… sauf que la descente de l’Archas c’est du costaud. C’est un champ de mines avec de l’herbe qui est super glissante avec la pluie et mes quadri me font affreusement souffrir.

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Les grêlons nous arrivent sur la tête!

La pluie se tranforme en grêle puis en grêlons; Malgré nos vêtements pluie on est détrempé et glacé jusqu’aux os. Il faut descendre au plus vite, on est à terrain découvert et la foudre est déjà tombée à deux reprise pas très loin de nous, on en mène pas large. On est à 2300 m d’altitude et autour de nous y a pas grand chose qui fera office de pare à tonnerre… J’essaie de descendre le plus vite possible mais les chutes s’enchainent, rien de méchant, je glisse sur l’herbe et vue la valeur de pente, je me couche littéralement sur le dos à chaque fois, mes jambes me lâchent. Si je n’avais pas si mal aux quadri je crois même que j’en aurais rigolé. Une cabane de berger à l’horizon, on se met à l’abri à l’intérieur quelques minutes. Le temps se dégage, une accalmie, on repart! On ne traine pas, perdre un maximum d’altitude au plus vite et s’éloigner le plus possible de cet orage, un peu trop violent à notre goût.

1900 m d’altitude, la forêt est presque là! Mais comme pour nous punir l’orage revient sur nous. Il semble encore plus violent, çà pète de tous les côtés, les grêlons nous frappent violemment et leurs vitesses d’impact augmentent avec les rafales de vent. On en mène pas large et on continue notre descente. Un drôle de moment à se souvenir lors de la course. Enfin l’orage se décale, le ciel se dégage et le bleu revient. On fait un point. On sort la carte pour regarder les différentes options qui s’offrent à nous. On regarde en direction du Pépoiri, le ciel à l’air de s’éclaircir. Après 10 minutes d’hésitation on décide de rester calé sur le plan initial. Direction le Mt Pépoiri puis descente finale sur Milefonts.

Je serre les dents car on part pour avaler 1000 dm+ sur 5 bornes avec au total un bon 10 km. L’entraînement ne sera pas que physique, il sera aussi et surtout mental, c’est bon çà.

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A gauche le Mt Archas et sa descente

En montant en direction de Mt Pépoiri on trouve trace des grêlons qu’on a pris sur la tronche (et çà fait super mal). Ils sont tombés il y a plus d’une heure, vous dire leurs tailles initiales.

 

Vivement que cela se termine, là je suis vraiment dans le dur. L’ascension du Mont Pépoiri : 1000 dm+ sur un peu plus de 5 bornes çà pique les jambes et le mental. Je suis en mode OFF, plus trop lucide. J’avance, c’est tout! Je crois même que j’ai engueulé mon pote le sanglier sans le vouloir. Pas loin de 10 heures qu’on est parti… je débranche le cerveau et laisse aller jusqu’au parking des Milefonts.

J’avais la charge de la logistique alors je sais que bientôt je pourrais prendre une douche et boire une bière bien fraîche. Et oui j’embarque souvent une douchette solaire et une glacière bien garnie pour l’arrivée.

 

Juste avant le parking on croise un troupeau de mouton. C’est aux sons des aboiements des patous, des cloches, des bêlements des moutons et des cris du berger que nous terminons (enfin) cette dernière reco. L’analyse papier et les quelques tronçons de reconnaissance confirme ma première analyse : c’est sûr la course de l’UTCAM démarre à mi-course, les vrais difficultés démarrent après Roquebilière…

La Spartan m’a encore lâché… pas assez de batterie.
Bilan de la journée environ 35 bornes, 2730 dm+ et 11h15 d’effort. P’tit calcul rapide dans ma tête de grand malade, je viens quasiment de faire 1/4 de l’UTCAM (145km, 10 000 dm+ en 50 h maxi). Sur le papier çà rentre…et çà sa booste le mental!

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Merci au sanglier pour cette sortie mémorable! Lui il faudra que je vous le présente. Il mérite à être connu!

Sur les traces de l’UTCAM

Afin de se préparer au mieux pour l’UTCAM, on avait décidé avec le sanglier de faire un bon bloc pour le week-end de l’Ascension afin de respecter les recommandations du coach Alex.

C’est décidé, pour le jeudi de l’Ascension on participe à une grande classique dans les Alpes Maritimes : l’ascension de Gourdon. Un 12km avec 650 m de dénivelé positif, une course sur route tout en montée; puis on enchaînera sur la deuxième partie de l’UTCAM, celle que relie Roquebilière à Saint Martin de Vésubie. Le but étant de travailler l’endurance, nous sommes partis en mode autosuffisance avec une tenue de traileur mais le sac à dos d’un randonneur histoire d’embarquer l’alimentation, l’hydratation, le couchage et le fond de sac pour ce genre de raid en montage et donc d’avoir du poids pour un meilleur travail musculaire et engendrer de la fatigue. Le but gérer aussi le faible apport énergétique pour faire imprimer à l’organisme qu’il peut aller chercher du carburant dans les lipides (pas de sucre…)

Jeudi 25 Mai:
Je décolle de bonne heure pour rejoindre Christophe à Gourdon. Là on saute dans un bus pour rejoindre le départ puis manger les 12 kilomètres de montées et avaler 650 dm+. On croise quelques têtes connues, on dit bonjour aux copines et copains. Ce sera une formalité pour le sanglier en juste un peu plus d’une heure. Pour moi ce fût beaucoup plus compliqué, 1h40 dont 1 heure de pure douleur et de lutte avec moi même. On mange sur place une excellente paëlla, notre dernier vrai repas… sangria, rosé, paëlla et tarte au pomme.

Le sanglier et sa chance légendaire: dans son sac il a, non pas un t-shirt de finisher mais un du staff. Du coup tout au long du repas on lui demande un banc, de l’eau, du pain… juste mort de rire! On file chez le sanglier prendre une bonne douche, finir les sacs et puis ce sera direction Roquebilière pour la deuxième partie de la journée.

On arrive sur zone vers 16:30. Là un collègue de travail, Fabrice, nous dépose vers Belvédère. Une dernière photo et en route sur les traces de l’UTCAM: direction le Relais des Merveilles…

Je tairais les sensations sur le parcours, mais pour arriver au Relais des merveilles çà pique. On marchera 2 bonnes heures tout en avalant un peu plus de 500 dm+. Il fait encore jour et on installe ce qui sera notre premier bivouac. Une fois fait, on passe au chose sérieuse : l’apéro. Un peu de saucisson et de vin rouge – un petit St Emilion. Le top! Suivra une noodle box et en guise de désert…. ben du « y en a pas »!

21h30 extinction des feux naturelles… On ne se fait prier pour tomber dans les bras de Morphée, le tout sous une pluie d’étoiles!

Vendredi 26 Mai
Réveil 6h00, en une heure de temps on aura plié le camp, avalé un café avec une barre céréale et fait les sacs.

Un petit point topo…On continue sur les traces de l’UTCAM. Du Relais des Merveilles, c’est direction la Cime de Prals pour ensuite basculer sur le Vallon de la Madone de la Fenestre. Un gros morceau nous attend. En guise de réveil musculaire on va s’avaler 4 km d’ascension et un bon 800 dm+. Du pur bonheur: renard, lièvre, marmotte sont au rendez-vous et fond oublier combien çà pique. J’en ai profité pour accrocher quelques bons souvenirs pour le moment venu lors de la course. Plus on grimpe plus le fond de l’air est frais et plus la neige se fait présente.

On se pose, on analyse…Au dessus de 2300m il y a encore pas mal de neige. Les versants nord en regorge et nous n’avons ni chaînes ni raquettes. On joue la carte de la prudence, même si on a bien envie de tenter l’aventure mais avec 16 kg sur le dos ce n’est pas raisonnable. La mort dans l’âme on décide de shunter la Cime de la Valette de Prals et le chemin de crêtes. On reste parallèle à la trace de l’UTCAM, mais quelques mètres plus bas dans le Vallon de la Fenestre, on profitera de ce dernier pour faire une pose saucisson.

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On loupe une balise et on quitte un peu la trace de l’UTCAM. Pas grave on tire jusqu’à la Madone de la Fenestre. Et là surprise! Je croise Annie que je n’avais pas vu depuis 10 ans. Elle nous offre un thé, quelques biscuits. On se remémore quelques bons vieux souvenirs. Une parenthèse incroyable et on repart en direction de la Cime du Pisset, un autre gros morceau où l’on croise des chamois….et d’autres animaux qui profite du soleil pour s’accoupler!

On atteint le Pisset après plus de 6 heures d’effort, les muscles commencent à se faire sentir. Les épaules sont douloureuses. Mais le plat de résistance nous attend juste après : la descente sur le Boréon! Le jour de la course on aura déjà pas loin de 100 bornes dans les guiboles et je passerais certainement de nuit…j’ai encré un maximum de chose tout au long de cette descente qui risque de laisser des traces et attaquer le mental. Je me dis que quand je repasserais j’aurais un sac trois fois moins lourd!

Arrivé au lac du Boréon on fait un point topo. Les traces de l’UTCAM nous emmènent normalement vers le Mont Archas à 2526m puis le Pépoiri à 2674m. Vu la quantité de neige rencontré avant la Cime de Prals à 2400 on décide sagement de renoncer à cette portion. On viendra la faire d’ici quelques semaines. Il ne nous reste plus qu’à trouver un p’tit coin sympa pour la nuit…

Samedi 27 Mai
le réveil du 3ème jour est un peu plus dur, alors on à fait la grasse matinée jusqu’à 6h20. On range le bivouac, on fait les sacs, on avale un café et on décolle en direction de Saint Martin de Vésubie. On reprend contact avec la vraie vie…un peu dur! Un p’tit coup de blues s’installe alors on remet les sacs sur le dos et on relance la machine.

On va relier Roquebilière par le GR 52A… pas une mince affaire. Le tronçon que nous empruntons est mal, voir pas du tout entretenu. Le niveau de fréquentation ne doit pas être très élevé. Pas grave çà fait parti des charmes de la rando-trail, et puis tant qu’on prend du dénivelé positif et négatif on est heureux. On bataille contre les orties, les chardons et les herbes hautes.

Enfin Roquebilière est en vue. On y retrouve Fabrice, sa femme et leurs enfants. On se change et on les retrouve pour boire un pot et leur faire part de notre périple. Un très joli moment de partage avec ses collègues de travail. On aura vu des paysages extraordinaire, on aura fait notre toilette et notre lessive dans les eaux des torrents.

Comme d’habitude avec le sanglier on se sera bien marré, fait de drôles de rencontres, on aura un peu souffert mais c’est çà qu’est bon. Au final on aura bouclé 70 bornes, avalé 4174 dm+ en 20 h sans s’en rendre compte.

Encore une belle tranche de trail.

 

Les allumés de la pleine lune

Je m’étais tellement amusé l’année dernière que j’ai repiqué au truc cette année: un run nocturne de 50 bornes et 1500 dm+. Cette année c’est en compagnie de mon ami le sanglier que je décide de partager cette virée nocturne.

En arrivant sur Saint Cézaire la météo est incertaine, le ciel est très couvert et on se demande si on ne va pas prendre une bonne douche avant le départ. Un p’tit coup d’œil sur la Spartan en mode « outdoor ». La pression atmosphérique est stable à plus de 1000 hPa, à H-30 minutes les pressions ont même légèrement augmenté, je retire alors du fond de sac le vêtement de pluie lourd et le sur-pantalon. Je prendrais le départ avec juste la trousse de secours et un vêtement de pluie léger la RaceLite 150 Stormshell. Le sac sera complété avec 2×500 ml d’eau et un gel par tranche de 15km, soit 4 au total. Pour cette sortie longue je choisis de chausser mes Inov-8 TrailTalon 275, une valeur sûre en matière de confort et d’enfiler le short twin là encore de chez Inov-8. Le nouveau sac Boa n’étant pas encore arrivé on utilisera le bon vieux Race Ultra 10. J’allais oublier la nouvelle venue dans ma panoplie: la Spartan de chez Suunto que je suis en train de finir d’apprivoiser et qui sera à mon poignet.
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On croise quelques têtes connues, on discute, on refait le monde…on se raconte des histoires de trailers et de sportifs en tout genre et puis à 22 heures c’est le départ. On avale le premier kilomètre un peu vite histoire d’éviter de respirer trop de poussière sur la DFCI qui nous fait sortir de Saint Cézaire, 2200 marcheurs et coureurs çà lèvent pas mal de poussière.

Tout se passe bien, si bien qu’avec le sanglier on papote, on regarde les étoiles car le ciel se dégage, on éteint les frontales histoire de travailler la proprioception et machinalement on suit le groupe de devant; Erreur! On se perd… çà part à gauche, çà part à droite! Un petit coup d’oeil sur la Spartan en mode « itinéraire » pour consulter la trace de la course de l’année dernière chargée en mémoire la veille. On part à gauche. Tout bon! on retrouve la longue guirlande de frontales. On rattrape des coureurs déjà passés… On découvrira un peu plus tard avec le kilométrage annoncé que cette déconvenue nous aura fait courir un bon kilomètre de plus. Pas bien grave on est la pour le plaisir, pas pour la performance.

On arrive sur le premier ravito dans les même temps que l’année dernière mais avec le détour en plus, c’est encourageant. Un p’tit café, du saucisson et du fromage pour ne pas changer; le sanglier fait un deuxième passage et charge sur la charcuterie. On reprend la route après 10 minutes de stop. Maintenant direction Escragnolles. A peine on quitte le ravito de Saint-Vallier, que l’on croise Sandrine P., je faisais sa connaissance il y a un an lors de ma 1er participation aux allumés. Un p’tit coucou et on continue chacun de son côté. La montée vers la chapelle Saint Martin ne sera, cette année qu’une simple formalité et hop c’est déjà le deuxième ravito. Nous sommes passé au dessus des nuages, le ciel est dégagé et nous profitons enfin pleinement de la lune. Cette année le ravito est en extérieur, il fait un peu frais alors on ne s’attarde pas trop. Une escale technique pour le sanglier, pendant que je m’avale une soupe chaude aux légumes avec croutons et fromage râpé! Il ne mangera rien, il a fait le plein de saucisson à Saint Vallier. Le tout est plié en 13 minutes.

A la sortie d’Escragnolles, c’est pourtant annoncé que le chemin est mal défini et bien bingo; on s’égare une fois de plus. On est 25 mètres à côté du chemin qui est en contre bas. Du coup on arrive juste au dessus d’un groupe de jeunes qui est caché dans le relief. Ils sont tapis dans l’ombre et s’amusent à effrayer les coureurs. Quelques secondes après notre passage ont entendra d’ailleurs quelques hurlements et des éclats de rires. Une heure plus tard, je ferais quelque chose qui n’a pas dû plaire à la Spartan car elle s’arrêtera, çà m’apprendra à ne pas verrouiller les boutons. Je pense qu’en retirant mon coupe-vent j’ai touché l’écran tactile et/ou les boutons. Il me manque 10 minutes d’enregistrement…Je compte désormais sur la Ambit du sanglier pour la vitesse moyenne et la distance parcourue. Mais quel c..!
Par contre je peux vous dire que de nuit l’affichage « Lumineux » à gauche est juste une tuerie! Une lisibilité parfaite, rien à dire.

On atteindra le village de Mons avec 15 minutes d’avance par rapport à l’année dernière. Un p’tit café accompagné de pâté et de fromage, on refait les niveaux en eau et en route pour les 20 derniers kilomètres et ce sera sans arrêt aux deux derniers ravitos. La course cette année à lieu une semaine avant l’année dernière, alors on gagne quelques minutes de nuit mais là où il faisait déjà jour l’année dernière il fait encore nuit noire. Je dois être en avance… Le sanglier me le confirme, j’ai une bonne demi heure d’avance sur les temps de 2016. Juste avant la Roche taillée on fait la liaison avec deux charmantes traileuses qui nous laissent très gentiment passer. On les recroisera plusieurs fois car le sanglier à quelques soucis avec ses lacets et elles nous reprennent à chaque fois. A se demander s’il ne le faisait pas exprès…

L’année dernière les distances entre les ravitos de Jas Neuf et de la Citerne m’avaient semblé une éternité, ce ne sera pas le cas cette année. La descente vers le Pont des Moulins reste, avec la descente de Mons les parties les plus techniques de ce tracé. La gestion de l’effort a été bonne car j’ai encore suffisamment de jambe et de rythme pour avaler les 2 derniers kilomètre et les 300 dm+ en un peu plus de 20 minutes. Encore quelques mètres de bitume, quelques marches et une mère et sa fille nous annoncent une arrivée à 6h55 à la 80 et 81ème place.

Le sanglier s’avalera quelques viennoiseries, en ce qui me concerne ce sera un thé et basta. Encore une nuit de folie…une belle séance d’entrainement en vue de l’UTCAM!

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Vivement l’édition 2018!

Régime sans sucre

Lors de ma préparation pour l’UT4M, j’avais sur les conseils du coach démarré à 5 semaines de la course un régime sans sucre rapide et sans sucre lent tout en continuant les entraînements.  J’avais reçu pas mal de question à ce sujet, j’ai donc approfondi ce que j’appelais à l’époque avec le coach le rebond glycérique.

La nature est ainsi faite, notre corps possède une source d’énergie quasi inépuisable: le gras et ce en comparaison avec nos réserves de glycogène. Le régime sans sucre de 3 semaines que j’ai suivi m’a permis en réalité d’apprendre à mon organisme d’utiliser cette réserve lors d’effort sur plusieurs dizaines d’heures. C’est confortable mentalement de pouvoir compter sur ses réserves de gras ET de sucre… Souvenez vous de mon régime sur l’UT4M: apport glucidiques avec des gels entre 2 ravitos et apport de gras et du chaud aux bases de vie.Le chaud est là pour déclencher les mécanismes de digestion et faciliter l’assimilation des apports.

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Du saucisson, du fromage et une soupe aux ravitos…

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… et des gels entre 2. Ici il y en a pour 3 coureurs.

 

A faible intensité, ce qui est le cas dans le cas d’un ultra, l’organisme a tendance à puiser dans les réserves de gras. Les runs demandant des efforts intenses nous font consommer beaucoup d’oxygène, le corps ira donc chercher dans le corps un carburant demandant le moins d’oxygène possible pour produire de l’énergie: les sucres.
Le gras lui a besoin de plus d’oxygène, c’est pour cette raison qu’il est intéressant de l’utiliser à basse intensité.

Maintenant il va falloir faire comprendre à notre corps ce que l’on attend de lui.

En fonction de vos apports en glucide, il vous faudra plus au moins de temps. Dans mon cas nous avions décidé de frapper fort avec le coach et le préparateur car j’ai une grosse addiction au sucre – Avant, pendant et après (oui je suis gourmand). Attention la diète en glucides n’est pas sans risque surtout si vous voulez continuer à performer et bien récupérer. La démarche ici est de faire comprendre qu’il y a d’autre source d’énergie dans le corps, le régime sans sucre est une phase d’entraînement et non un type d’entraînement.

Dans mon cas, il fallait à 5 semaines de mon 1er ultra faire comprendre à mon organisme qu’il n’y avait plus de réserve de glucide pour l’obliger à se servir dans les réserves de gras. Pour accélérer le processus j’ai purement et simplement supprimé en une semaine tous les apports en sucre, les rapides comme les lents. Bonjour les fibres et les protéines.

Lors des séances d’entrainements sans sucre le but est de faire des séances longues et de basse voir de très basse intensité. Grâces à quelques RTT et jours de congés, j’ai pu placer des séances de 4 à 5 heures le matin à jeun, lorsque le niveau de glycogène est déjà normalement bas. Conditions idéale pour commencer à simuler le corps à puiser dans les réserves lipidiques. Attention, n’oubliez pas de continuer à vous hydrater.

Pensez aussi à vous coucher de bonne heure pour profiter de 8 bonnes heures de sommeil. La récupération sous lipide est plus longue, placez 4 à 5 séances dans la semaine et ne négligez pas une bonne journée en mode OFF.

Le plus difficile reste à venir. Généralement pour favoriser la recup on consomme du sucre. Et bien le corps s’en souviens! Alors il va nous lancer tous les signaux possible pour recevoir sa dose de glucide…et là il faudra être fort, très fort! Il faut obliger le corps à continuer à pomper dans les réserves de gras. Ne pas craquer pour lui faire comprendre qu’il doit assurer votre récupération sur les lipides et non les glucides. Juste horrible! Tout va ce jouer au mental! Ahhh.

Cette période a durée 3 semaines, çà été juste un enfer! Plus compliqué que d’arrêter de fumer. Pourtant quand j’avais pris cette décision  il y a maintenant 15 ans, je fumais 2 paquets de 25. J’étais un nicotine addicte et j’ai arrêté du jour au lendemain sans aucune aide chimique. J’avais juste décidé d’arrêter. Je peux vois dire que l’addiction au sucre, c’est juste horrible!

Sur les deux semaines avant la course, on a ensuite ré-introduit de manière très progressive les glucides afin de reconstituer les stocks d’énergie.

Si vous avez du mal avec les entrainement à jeun, il faudra alors placer deux séances dans la même journée. C’est ce que j’ai fait la 3ème semaine. Une séance avec une intensité un peu plus élevé entre midi et deux avec juste un tout petit apport de fructose dans l’après midi et rester lucide au boulot avant d’enquiller 2 heures de home-trainer le soir à la maison.

Cet entraînement m’aura été favorable sur l’UT4M. Etre moins dépendant aux apports externes en glucide c’est rassurant! Repousser ces limites en besoin de sucre est d’un grand confort mental lors d’un ultra. Cette phase de régime sans sucre que j’ai considéré comme une phase d’entraînement m’a permis d’avoir de nouveaux moyens dans la boîte à outil mentaux que j’utilise dans les phases de moins bien en course. Là où certains se poseront des questions sur la diététique d’avant et pendant la course mon équation sera tout autre. Les limites de ce que certains appellent le « mur » est repoussé.

Décider de brûler du gras plutôt que du sucre est désormais pour moi une vrai stratégie de course et elle fait partie de mes entraînements. Mais rassurez-vous je reste gourmand…

Bien aborder son 1er Ultra

L’idée de courir le double de mon âge en kilomètre a germé dans ma tête le jour où je rentrais dans ma 50ème année. En effet, l’année où je soufflais mes 49 bougies , je décidais de participer à l’UTCAM et avec seulement quelques mois de préparation.
Pêché d’arrogance de ma part, je n’étais physiquement pas assez préparé mais surtout je n’avais absolument pas fait de travail mental en vu de parcourir une telle distance. Je suis sorti plus fort de cette épreuve, je savais désormais ce qu’il fallait mettre en place pour atteindre cet objectif.

Mon premier 100 km sera le 20 Août 2016, il sera couru 4 jours avant que je ne souffle mes 51 bougies. J’avais 361 jours devant moi pour continuer ma préparation physique et commencer à mettre en place un travail mental et réfléchir à une stratégie avec le Coach Alex pour atteindre l’objectif. C’est donc dès le lendemain de mon anniversaire que je commençais à poser l’équation de mon 1er Ultra Trail.

Objectif avec le coach: travailler l’endurance! Il me faudra donc pratiquer quelque chose que je n’aime pas: LE VÉLO, mais bon il faut en passer par là. Ce sera donc quelques 35 week end sur home trainer avec à chaque fois 3 à 6 heures de travail.

En plus des séances de vélo, il y a la PPG. Tous les jours, il y des squats, des dips et du gainage. Je transforme tous les gestes de la vie quotidienne en exercice. Rasage, lavage de dents, cuisine, repassage, vaisselle se transforment en séance de flexion sur cuisse sur une ou deux jambes. A la maison on me prend pour un doux dingue! Et puis il y a les séances avec la Run Team Aqua Lung, mon moteur. Deux fois par semaine le coach vient entre midi et deux pour une heure d’entraînement. Comme c’est bon de s’entrainer tous ensemble. Le reste de la semaine je cours seul et je place des séances de seuil, de fractionné, de fartlek. Tout y passe! Pas un jour ne passe sans que je ne fasse une activité physique et en Décembre je participe à ce que j’appellerais plus tard le trail de trop (chapitre 1, chapitre 2) et là c’est l’accident! Bilan une rotule figurée, treize points de suture et plusieurs semaines d’arrêt total. Il va falloir repenser le programme d’entraînement et profiter de cette période de repos forcée pour commencer le travail mental et celui de l’électro-simulation.

J’utiliserais mes connaissances et mes souvenirs en PNL (Programmation Neuro-Linguitique) pour préparer ma course. L’idée est de mobiliser les ressources de mon inconscient. Ces dernières sont constituées d’expériences ou de connaissances oubliées, de dons encore inexploités qui ne demandent qu’à s’exprimer… Le but est de renouer avec la performance, c’est-à-dire avec ma créativité et ma capacité à m’adapter à une situation. Cela s’appelle la «modélisation». Mieux connaître les moments où l’on se sent efficace et compétent permettent alors de construire une «boîte à outils», dans laquelle je puiserais à loisir au moment de faire face à une situation difficile.

A l’aide du road book coureur, des cartes IGN, de la topo et des photos de l’UT4M je me suis projeté dans la course depuis le départ jusqu’à l’arrivée. Je n’avais pas le temps de faire des reconnaissances, il fallait donc construire une image la plus précise de la course. J’ai imaginé je ne sais combien de scénarii en appliquant aussi ce qu’on utilise en plongée sous-marine et en analyse de risque: le « Do It Right » et le « What If ». Je me projetais avec différentes conditions de course: le chaud, le froid, le sec, le mouillé, le vent, le brouillard. J’ai même imaginé des scénarii avec ces chutes et des blessures. Non content de construire ma « boite à outil », il fallait la remplir au maximum de sa capacité.

Il me fallait faire le plein de choses positives, je savais que mes peurs et mes pensées négatives risquaient d’alimenter mon stress lors de la course. Elles devaient rester en dehors de mes schémas le plus possible car je savais que si je leur laissais trop de place, elles risquaient de m’envahir et de potentiellement anéantir ma prépa physique. Tout ce travail de projection et d’encrage (vue, odorat, goût, ouïe, toucher) me permettaient de mieux accepter mes peurs et ainsi autoriser mon esprit à conserver une attitude positive.

Le dernier stroke positif et non prévu fut l’annonce de la venue du Coach et de Kris sur la course en tant qu’accompagants. La boîte à outils était solidement construite et pleine. Le jour de la course, tout ce travail m’a permis de vivre sereinement mes 19 heures d’effort et de finir mon 1er ultra-trail. La fameuse boîte m’a permis de gérer les deux heures de passage à vide entre la 8ème et 10ème heures de course. J’avais suffisamment de pièces de constructions mentale pour assembler une nouvelle structure et ainsi me sortir de cette spirale négative et destructrice.